Je n’ai malheureusement rien fait de très exceptionnel en ce jour radieux. Ah, si, j’ai fait de la route. Presque 400 kilomètres, dont la majorité dans le vide. La faute à une planification peut-être pas assez documentée, mais surtout, à de très mauvais choix.
La journée s’annonçait belle sous tout point de vue. La météo tout d’abord, avec du soleil et des températures grimpant jusqu’à 13 °C ; la visite de Trois-Rivières ; ainsi que la découverte de nouveaux paysages.
C’est donc hyper-motivé que je me suis rendu dans la vielle ville de Trois-Rivières, dans la région portuaire. De là, après avoir admiré la vue magnifique sur le Saint-Laurent, j’ai décidé d’arpenter les différentes rues de la ville, profitant d’une belle balade sous le soleil.
Mais j’ai très vite déchanté. Où sont donc passés les 137’000 habitants de cette ville ? J’ai eu beau parcourir de nombreuses rues, passer dans l’artère commerçante principale, me rendre dans le quartier historique et dans le parc publique, rien, personne. Quelques passants et touristes par ci par là, un véhicule de temps à autre, une dizaine d’écureuils, mais si non, rien. Une ville fantôme.
Alors je sais bien qu’on était dimanche et que presque tous les magasins, restaurants et cafés étaient fermés, mais quand-même. Ça fait bizarre pour une ville de cette envergure.
J’ai longuement hésité à visiter quelques musées qui étaient ouverts et totalement déserts. Mais je me suis dit que, finalement, pourquoi s’enfermer alors qu’il y a enfin des températures agréables. Premier mauvais choix !
Après un rapide coup d’œil sur les jours restants avant la fin de mon voyage canadien, je me suis dit qu’avant de quitter le Québec pour l’Ontario, j’avais encore le temps de faire un détour de quelques centaines de kilomètres en direction des Laurentides, plus précisément dans le parc national du Mont-Tremblant.
A cet instant, deux possibilités s’offraient à moi. Soit un parcours rapide mais monotone via l’autoroute, soit un parcours (vraiment) beaucoup plus lent, mais plus intéressant, par les petites routes de campagne. Je me suis dit que vu l’heure avancée, autant passer par l’autoroute, histoire de ne pas arriver trop tard. J’aurai bien l’occasion de faire des photos à mon arrivée au parc du Mont-Tremblant. Deuxième mauvais choix !
Entre les travaux, les bouchons, les déviations, et le trafic incroyablement surchargé, j’ai perdu un temps fou. Arrivé au village touristique de Mont-Tremblant en fin d’après-midi, il était trop tard pour me rendre au parc du Mont-Tremblant. J’ai donc continué ma route à travers les Laurentides au petit bonheur la chance, en attendant de trouver un joli petit village où m’arrêter pour la nuit.
Il faut dire que dans cette région montagneuse, on trouve essentiellement des parcours de golf et des stations de ski. Par moment, j’avais presque l’impression d’être en Suisse !
Je me suis arrêté dans une entreprise qui propose un survol des Laurentides en hélicoptère. Je me suis dit que ça pourrait être une bonne alternative à mon séjour manqué dans le parc national et que des photos de la région vue du ciel, c’est très intéressant.
J’ai donc discuté avec le pilote (un neuchâtelois) pour connaître les modalités du vol. Malheureusement, lorsqu’il m’a annoncé les tarifs, j’ai vite compris qu’ils étaient bien au-delà de mon budget. J’ai donc repris la route, légèrement déçu.
Au bout d’un moment, je suis arrivé dans la station de ski de Mont-Tremblant. Gigantesque. Des énormes parkings pleins à craquer, des véhicules parqués des deux côtés de la route, des autocars par dizaines, des touristes par centaines. J’avais vraiment l’impression d’être à Gstaad. Juste pour pouvoir stationner son véhicule, même 10 minutes, il faut d’abord payer 15$ !
Non, c’en était trop pour moi. J’ai fait demi-tour sans m’arrêter et j’ai roulé, roulé, et encore roulé, en espérant toujours trouver un motel. Mais rien à part des hébergements de luxe.
Étant donné que demain j’ai prévu de me rendre en Ontario, je devrais peut-être m’en rapprocher le plus possible dès ce soir ? J’ai donc encore roulé, roulé et roulé sur la route la plus directe vers le sud du Québec.
Plus j’avançais, moins il y avait de monde sur les routes et plus les infrastructures diminuaient. J’ai traversé de nombreux villages, mais toujours rien, à part quelques restaurants fermés. Toujours pas d’hébergement à l’horizon. L’idée de devoir dormir dans la voiture m’a effleuré l’esprit un instant…
Finalement, je n’aurai peut-être pas dû faire demi-tour et continuer ma route à travers les Laurentides ? Troisième mauvais choix !
Heureusement, après une très (trop ?) longue route, j’ai fini par arriver à Montebello, dernier petit village québécois avant l’Ontario, dans la région de l’Outaouais. J’ai pu y trouver un motel, ainsi qu’un restaurant. Ouf !
Je pense que j’ai vécu une des étapes les plus fatigantes et inutiles de mon voyage. Je m’en veux d’avoir ainsi gâché une belle journée qui aurait dû être consacrée à de la randonnée.
Mais ce n’est pas bien grave, je tâcherai de faire de demain une journée plus constructive. Et surtout, il ne faut jamais regretter ses choix, même si on sait qu’ils étaient mauvais !