En cette belle journée brumeuse et humide, je suis parti à la découverte des îles du nord.
J’ai déjà eu l’occasion de visiter celle de Kalsoy il y a deux jours lors de ma randonnée au phare de Kallur, il me restait encore à me rendre sur les îles de Borðoy, Kunoy et Viðoy.
Quant aux petites îles de Fugloy et Svínoy, n’étant accessibles que par ferry et vu la météo du jour, j’ai décidé de ne pas les inclure dans mon programme.
Afin de rejoindre les six îles du nord depuis la capitale, il faut prendre le « Norðoyatunnilin », un tunnel sous-marin de plus de 6 kilomètres qui les sépare de l’île d’Eysturoy.
Pour faire la liaison entre les îles de Streymoy et d’Eysturoy, je suis passé par le pont à l’aller, mais par le tunnel sous-marin au retour.
Viðoy dans le brouillard
J’ai débuté mes visites par l’île de Viðoy, la plus septentrionale de tout l’archipel, où je me suis rendu à Viðareiði, l’un des deux seuls villages que comporte l’île. Il paraît qu’il est au pied d’une magnifique montagne en forme de pyramide et qu’il y a également un joli point de vue sur l’océan.
J’ai bien dit « il paraît », car pour ma part, je n’ai vu ni l’un, ni l’autre. Ni montagne, ni eau.
Le brouillard était tellement épais que je voyais à peine le capot de ma voiture en conduisant.
Autant dire que je ne m’y suis pas arrêté !
Múli, le village abandonné
Comme deuxième étape de cette journée aux vastes nuances de gris, j’ai pris la direction du petit village de Múli, à l’extrémité nord l’île de Borðoy.
Múli a été le dernier village de l’archipel à être raccordé à l’électricité, en 1970. De même que pour la route qui n’a été créée qu’en 1988, date avant laquelle le village n’était accessible qu’à pied ou en bateau.
Autrefois, le village comptait entre 10 et 25 habitants. Mais en 1992, les derniers résidents s’en sont allés, mettant ainsi un terme définitif à la vie du village.
Depuis ce jour, Múli est resté en l’état, mais dépourvu de toute présence humaine. On n’y croise plus personne, hormis quelques éleveurs de moutons de passage, ainsi que deux ou trois touristes curieux…
La route qui y mène est en très mauvais état, mais permet d’admirer de magnifiques paysages.
Tiens, une forêt !
Pour terminer, je me suis baladé dans les rues et le port du village de Kunoy.
Chose rare à relever, une petite forêt est présente dans cette localité.
Pourquoi rare me direz-vous ? Eh bien tout simplement parce qu’à cause des moutons et du vent, les arbres sont presque inexistants aux îles Féroé.
Datant de 1905 et bien que marquée par les différentes tempêtes qu’elle a dû affronter, cette plantation a toujours réussi à résister à la violence des éléments.
Lorsque je suis arrivé dans le village, je l’ai cherchée en vain. La brume était trop épaisse.
Et soudain, alors que je m’apprêtais à repartir, j’ai juste pu l’apercevoir quelques secondes au loin, entre deux nappes de brouillard.
Malgré la couverture nuageuse et l’absence totale de visibilité par moments, j’ai malgré tout passé une belle journée, ponctuée de balades vivifiantes.
Je retiens surtout la découverte du village de Múli, et la route permettant d’y accéder, qui a été une très jolie surprise…
2 commentaires
Heureusement qu’il y a des moutons dans toutes les îles…
Quel est le nom de cette race locale, qui a l’air particulièrement bien adaptée aux conditions climatiques, qui entretient ces paysages et ces Communes Pastorales qui pourraient créer la Fédération Nationale des Communes Pastorales des Îles Feroé ?
D’après ce que j’ai pu lire au musée national, la quasi-totalité des moutons de l’archipel a péri dans les années 1600, pour des raisons qui ne sont visiblement pas expliquées. De nouveaux moutons ont ensuite été importés d’Islande, des Shetland et des Orcades.
On peut donc imaginer que la race locale est issue d’un croisement entre ces trois espèces…