Plusieurs éruptions solaires importantes ont eu lieu entre le 2 et le 3 octobre.
L’une d’entre-elles étant encore plus puissante que celle qui nous a permis d’observer de magnifiques aurores en mai dernier, il était fort probable que le spectacle soit à nouveau présent durant ce week-end.
J’ai donc passé ces derniers jours à suivre de très près les analyses des agences spatiales, à me tenir informé sur les probabilités, à scruter les prévisions météorologiques et à rechercher un lieu d’observation idéal.
Première nuit : pas de tempête solaire en vue
Dans la nuit de vendredi à samedi, je suis resté éveillé attendant avec impatience les données en provenance de différentes sources d’informations.
Il faut savoir qu’entre le moment où les particules partent du soleil et où elles arrivent à proximité de la terre, il n’y a quasiment pas d’observation possible. Et durant ce trajet, de nombreux facteurs peuvent influencer leur arrivée dans notre champ magnétique et donc la présence, ou non, d’aurores boréales.
Les prévisions à moyen terme sont fixées selon les caractéristiques des éruptions, mais les prévisions d’aurores ne sont finalement possible qu’à très court terme, généralement à moins d’une heure.
C’est la raison pour laquelle il peut y avoir de grandes différences entre ce qui est annoncé lors des éruptions et ce qui arrive réellement sur terre.
Les premières informations sont tombées peu avant 2h du matin : il n’y aura rien à observer durant les prochaines heures, les aurores ne seront visibles que dans les régions arctiques.
C’est dommage, le ciel était bien dégagé…
Je suis finalement parti me coucher, en espérant que la nuit suivante soit plus intéressante.
Deuxième nuit : une très longue attente
C’est durant la nuit de samedi à dimanche qu’était attendue la tempête solaire résultant de la plus grande éruption. La plus grosse de ces sept dernières années.
Et ça tombe bien, MétéoSuisse annonçait un ciel passablement clair.
J’ai donc débuté la lecture des données provenant en temps réel des agences spécialisées dans l’observation spatiale. Durant plusieurs heures.
Malheureusement, vers 3h du matin, aucun signe d’une quelconque activité aurorale n’avait encore été perçu, malgré les prévisions qui étaient pourtant très encourageantes.
Autant profiter du reste de la nuit pour dormir un peu…
Troisième nuit : ai-je fait une erreur ?
La nouvelle est tombée le dimanche matin peu avant 9h00 : la tempête solaire tant attendue durant la nuit dernière vient d’être détectée par un satellite et devrait arriver vers la terre dans les prochaines heures.
Moi qui n’avais initialement pas l’intention de veiller tard pour une troisième nuit consécutive, autant dire que j’ai rapidement changé d’avis.
Tout comme les deux soirs précédents, j’ai analysé, comparé, calculé, regroupé les nombreuses informations à disposition, espérant à chaque instant apercevoir le signe de l’arrivée de cette satanée tempête solaire qui commençait sérieusement à se faire désirer.
Vers minuit, j’ai décidé de jeter l’éponge.
Mais avant de me coucher, j’ai programmé les alertes adéquates sur mon téléphone, afin de me réveiller au cas où les conditions deviendraient propices à une quelconque activité dans le ciel.
Lors de mon réveil lundi matin, j’ai pu constater qu’aucune alarme n’a retenti durant la nuit. L’intensité géomagnétique n’ayant pas été suffisante (en théorie) pour voir des aurores depuis chez nous.
Mais c’est là qu’on voit que la théorie et la pratique sont parfois deux choses bien distinctes.
Car malgré cette faible intensité annoncée, des aurores ont pu être observées à deux reprises durant la nuit jusque dans le sud de la France.
Aurais-je finalement dû veiller plus tard ?
Est-ce que l’épaisse couche de nuages m’aurait empêché de voir quoi que ce soit ?
Et si j’avais réglé les alertes différemment ?
Beaucoup de questions (sans réponses) en ce lundi matin…
Quatrième nuit : un nouvel espoir
Le lundi en fin de journée, en rentrant du travail, j’ai jeté un coup d’œil rapide aux différentes données relatives à l’activité solaire et ai pu constater deux choses : tout d’abord, j’ai pu voir que les aurores avaient été bien actives ces dernières heures dans les régions du globe qui étaient plongées dans la nuit ; et également que, contre toute attente, l’activité géomagnétique ne semblait pas diminuer pour l’instant.
J’ai donc attendu que vienne la nuit pour analyser encore une fois les probabilités : tous les voyants étaient au vert et les prévisions à court terme extrêmement favorables.
Seule ombre au tableau, la couverture nuageuse qui était particulièrement dense.
Mais qu’à cela ne tienne, j’ai décidé de me rendre sur le terrain malgré tout. Mais plus question de faire des heures de routes, il y avait malgré tout trop d’incertitudes pour faire des trajets inutiles.
Je me suis rendu à Estavayer-le-Lac, au bord du lac de Neuchâtel. J’y ai attendu deux heures, voyant la couverture nuageuse tantôt se déchirer, puis se densifier à nouveau avant l’arrivée de la pluie.
Malheureusement, aucun signe de couleur dans le ciel. Ce sera pour une prochaine fois.
J’en ai quand même profité pour faire un ou deux clichés de nuit, histoire de ne pas être sorti pour rien…
2 commentaires
Ce n’est plus une passion, c’est un sacerdoce 😉
Merci de nous tenir en haleine avec tes récits palpitants. Même le « rien » est captivant sous ta plume.
Marie-Paule
On m’a dit que je frisait l’obsession… mais j’aime bien la notion de sacerdoce, ça sonne mieux à mes oreilles.
Et merci pour le joli compliment concernant ma « plume », ça me fait très plaisir 😊