Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’y a pas beaucoup de routes sur Magerøya.
Une première qui longe la côte sud, une autre qui monte jusqu’à Cap Nord, et une dernière qui traverse les terres en direction de l’ouest.
J’ai décidé de débuter mon itinéraire en longeant la côte depuis Honningsvåg en direction de l’est.
Surprise en arrivant au premier village : il n’y a plus de route, impossible de continuer, c’est un cul-de-sac.
J’ai donc fait demi-tour en direction du tunnel, toujours en longeant la côte. Après tout, j’ai déjà fait cette route de nuit en arrivant il y a deux jours (avec une tempête), il est temps désormais de la découvrir de jour.
Après trente minutes de voyage avec un beau ciel presque dégagé, voilà que j’ai déjà dû affronter les premières neiges de la journée. Comme s’il n’avait pas assez neigé la nuit dernière !
Une fois revenu à mon point de départ, j’ai longuement hésité quant à la suite du parcours. Je n’avais pas envie de retourner à Cap Nord et la route qui rejoint l’ouest de l’île est une route secondaire, donc certainement moins bien dégagée.
Après réflexion, je me suis dirigé vers le nord, dans le but de voir concrètement à quoi pouvait bien ressembler cette petite route secondaire. Après tout, je peux toujours faire marche arrière n’importe quand.
Plus je montais vers le nord, plus la neige et le vent devenaient intenses. Une fois arrivé à l’embranchement permettant d’emprunter cette petite route menant vers l’ouest, je ne voyais plus ni devant, ni derrière, ni sur les côtés. J’étais totalement perdu, planté au milieu de la bifurcation. Tout était blanc et il m’était impossible de savoir, en tentant de me garer sur le bas-côté, si j’étais encore sur la route ou non. Je n’avais plus aucune visibilité.
J’ai donc attendu un moment que la tempête se calme. Ça n’a heureusement pas duré long.
Une fois la vue retrouvée, j’ai observé la fameuse route d’un œil méfiant. Elle semblait plus étroite que les autres et n’avait pas l’air très fréquentée. Voir même pas du tout. Sans parler du panneau indiquant l’obligation de suivre un convoi, identique à celui sur la route du Cap Nord.
Est-ce vraiment une bonne idée ?
Alors que j’étais prêt à rebrousser chemin et à retourner en direction de l’hôtel, j’ai aperçu un camion qui arrivait au loin. Après l’avoir laissé passer, je me suis dit que si un tel véhicule avait pu y circuler, il n’y a pas de raisons que je ne puisse pas emprunter cette route aussi. D’autant plus qu’aucune barrière ne barre le passage.
Je me suis donc finalement décidé à franchir le pas. Et je crois que c’était la meilleure décision que j’aie pu prendre. Que de beaux paysages le long de cette route !
Hormis quelques voitures et de nombreuses déneigeuses, je n’ai croisé personne. Une étendue verglacée au milieu de vastes plaines et collines enneigées. Magnifique.
Après quelques dizaines de minutes, j’ai rejoint l’unique village pour lequel cette route a été créée, Gjesvær, perdu au bout de nulle part.
J’y ai pris quelques photos, ce qui avait l’air de surprendre les quelques habitants qui m’observaient depuis leurs fenêtres.
Après presque 5 heures de conduite, j’ai décidé de retourner à l’hôtel pour prendre un peu de repos et y passer une dernière nuit avant de quitter Magerøya définitivement.
Car demain, je suis attendu dans les environs d’Alta, à un peu plus de 200 kilomètres.
J’y passerai une nuit dans un tipi chauffé au feu de bois, au milieu d’un élevage de huskies… Tout un programme !
Alertes aurores
Voilà maintenant trois soirs que je reçois des alertes sur mon smartphone m’indiquant que les probabilités d’observer des aurores sont très élevées.
Si le ciel des deux soirs précédents était totalement bouché, il n’en a pas été de même aujourd’hui.
Un rapide coup d’œil par la fenêtre m’a permis de constater que les étoiles étaient partiellement visibles, entre deux zones nuageuses. Ni une, ni deux, je m’équipe et sors de l’hôtel. Les aurores sont là, au-dessus de ma tête.
Comme il y a trop de pollution lumineuse, j’ai pris la voiture et me suis dirigé à une quinzaine de minutes de toute zone habitée.
La lune étant presque pleine, les conditions lumineuses n’étaient vraiment pas favorables, mais j’ai réussi à immortaliser quelques aurores avant que le ciel ne se bouche à nouveau.
En rentrant, j’ai également pris un cliché de la vue nocturne sur le fjord…
2 commentaires
Magnifiques photos Bertrand, n’avez vous pas peur de rencontrer des animaux sauvages, un bel ours blanc par exemple…..😩 bonne continuation
Merci Chantal 🙂
Non, le risque est très faible pour les ours polaires. La majorité de ceux établis en Norvège se trouve sur l’archipel des Svalbard, beaucoup plus au nord…
Les seuls « gros » animaux sauvages que j’ai rencontré sont des rennes, qui m’ont d’ailleurs fait quelques frayeurs sur la route…