Ce matin, c’est avec un gros pincement au cœur que je suis parti du chalet. Cet endroit est si beau et si calme que j’y serai bien resté une semaine de plus !
Mais le voyage continue et je dois prendre la route pour découvrir de nouveaux paysages en direction de mon étape suivante : Honningsvåg, sur l’île de Magerøya, tout au nord de la Norvège.
L’île de Magerøya est reliée au continent, depuis 1999, par un tunnel sous la mer. Situé à une profondeur de 212 mètres, il est long de près de 7 kilomètres. Avant sa construction, un ferry assurait la traversée.
Plus de 7 heures de route auront été nécessaires pour effectuer ce trajet de près de 370 kilomètres. Hormis pour prendre quelques photos et faire voler mon drone à deux ou trois reprises, je n’ai fait aucun arrêt durant le voyage.
Au fur et à mesure que je me rapprochais du nord, le paysage se transformait peu à peu. Les conifères ont gentiment laissé place à des forêts de feuillus. Puis les fjords sont arrivés, bordant la mer de Barents, présentant de magnifiques contrastes avec les montagnes enneigées.
Et c’est en longeant ces côtes que ça s’est quelque peu compliqué.
D’un seul coup, le ciel s’est assombri, la mer est devenue noire et de la neige mélangée à du grésil s’est mise à tomber. Le tout, accompagné par de fortes rafales de vent, qui me transperçaient à chaque fois que je tentais une escapade photographique hors du véhicule.
Par moments, je ne voyais plus la route et ne savais plus où j’allais, m’arrêtant sur le bas-côté pour, malgré tout, admirer ce paysage de fin du monde. Presque apocalyptique. Durant presque deux heures.
Puis, finalement, une fois le tunnel passé et l’île de Magerøya rejointe, les éléments se sont calmés et tout est presque redevenu normal. Ouf !
Du changement pour Cap Nord
Durant les deux jours que je vais passer sur cette île, il est prévu que je fasse une escapade (ou deux) à Cap Nord.
Normalement, la route pour y accéder est fermée en hiver et il faut suivre les convois officiels, une à deux fois par jour si la météo le permet, pour des raisons de sécurité.
Mais ça, c’était avant…
J’ai appris en arrivant à l’hôtel que depuis cet hiver, il a été décidé de ne plus organiser de convois.
En fait, ils ont simplifié les choses : soit la barrière est ouverte et il est autorisé d’y aller de manière autonome (même de nuit), soit elle est fermée et aucun accès n’est autorisé.
J’analyserai les conditions météorologiques de ces deux prochains jours. Si les éléments ne se déchaînent pas trop et que la barrière est ouverte, je tenterai une première escapade de jour afin de voir à quoi ressemble la route…
6 commentaires
J’ai énormément plaisir à te lire, Bertrand ! Tu écris tellement bien ! Bravo et merci 😃🙌🏻
Merci Laurence pour ton commentaire, c’est sympa 🙂
Effectivement, tes textes sont très bien écrits, intéressants, et semblent procurer une bonne impression de ce que tu dois vivre. Ça doit demander un certain effort pour le limiter à l’essentiel, tout en le maintenant intéressant, tant il y aurait de choses à raconter.
Oui, effectivement, je dois souvent effacer du texte à la fin, car je constate que mon article est trop long en le relisant.
J’aurai de quoi en écrire bien plus, mais je ne pense pas que cela intéresse tout le monde. J’essaie d’être le plus bref possible, tout en essayant de garder juste l’essentiel…
Impressionnant ! Vraiment sentiment de bout du monde, (voire de fin du monde) !
A côté de ça, les environs au milieu de nul part du chalet au bord du lac avec les animaux paraissaient bien rassurant.
Le drône apporte vraiment une autre perspective de l’environnement. Et de voir ça et là un discret toit de bâtiment avec un véhicule garé devant démontre que des gens vivent quand même ici… Incroyable… faut être natif du coin pour comprendre.
Bonne suite, avec si possible la barrière ouverte !
En effet, le chalet n’était pas si perdu que ça finalement…
Concernant les gens qui vivent ici, je pense comme toi : il faut vraiment être natif d’ici. Car en tant que touriste, j’ai vraiment l’impression d’être perdu au bout du monde, malgré le fait qu’il y a tout ce qu’il faut (magasins, stations services, etc…). C’est un sentiment bizarre…
Et pour la barrière, surprise dans mon prochain article 😉